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La (toute) petite tétralogie - Opéra drôle

 

- Création à Montluçon, Le Festin, 23 juin 2010 -
 
Composition quadripartite
Ressusciter : Pascal Charpentier
Le petit oiseau : Stéphane Collin
L'exil : Jean-Paul Dessy
La boucherie blême : Raoul Lay
 
Livret de Michel Jamsin
 
Mise en scène & Scénographie : Anne-Laure Liégeois
Assistante : Audrey Tarpinian
 
Entre le drame et le vaudeville, l'allégorie philosophique et la satire grivoise, le Belge Michel Jamsin dénonce avec mordant les relations humaines gangrenées par l'inconstance, le pouvoir et l'argent. Concupiscence, infidélité, trahison, même l'amour maternel est faisandé... Anne-Laure Liégeois s'empare de ces quatre saynètes à la verve gauloise et nous promet une parodie musicale licencieuse et corrosive des moeurs suspectes de l'homo sapiens.

Distribution

Margot Faure*, comédienne
Jean-Jacques, comédien
Alexander Knop, baryton
Lorenzo Carola*, ténor
Brigitte Peyré, soprano
 
*[Création : Léonore Chaix , comédienne / Fabrice Mantegna, ténor]
 
Musiques NouvellesL'ENSEMBLE :
Antoine Maisonhaute, violon
Kim van den Brempt, piano
Louison Renault, percussions
 
Jean-Jacques Mielczarek, régie générale
 
Patrice Lechevallier, lumières*
*[Création : Marion Hewlett, lumières - assistée de Patrice Lechevallier]

 

Hélène Kritikos, costumes

Extrait introductif

Le monde est un univers où s'ébattent

Des marionnettes de chair qui se battent.

Ce sont des chiens, ou de drôles de bêtes

Qui se confrontent, s'agacent et s'embêtent.
 

Un océan mou où flottent et barbotent

Reines, rois, valets qui entre eux se sabotent.

Sexe et passions, grandeur et culbute,

Chacun sur sa motte, chacun sur sa butte.
 

Premier zoulou ou dernier moabite,

En petits morceaux les fous se débitent,

A feu et à sang, à la mort subite,

Ce théâtre-là, voyons qui l'habite.
 
Introduction de La (toute) petite tétralogie, Michel Jamsin

La (toute) petite tétralogie selon Anne-Laure Liégeois

Richard Wagner au XIXème siècle en Allemagne a pris presque 30 ans de sa vie pour écrire sa gigantesque allégorie philosophique sur le monde. Un poème de 8000 lignes avec plus de 30 personnages d'une durée de 14 heures pour 116 instruments – si j'ai bien compté - dont 6 harpes, 8 contrebasses et 18 enclumes (pouvant être remplacées en cas de difficultés à les réunir par 18 Glockenspiel). Sa Tétralogie. Pleine de dieux et d'hommes, de nains et de géants, de Walkyries et de filles du Rhin.
 
Au XXIème siècle en Belgique Michel Jamsin écrit SA tétralogie. Petite, toute petite. 2 heures à peine, trois chanteurs (mais 12 personnages tout de même) soprane, ténor et baryton, trois musiciens pianiste, violoniste et percussionniste (soient tout de même 12 instruments) et toute l'histoire des hommes avec les femmes et des femmes avec les hommes racontée. L'ordre du monde en désordre retracé. Une essence de Tétralogie.
 
Pas de déploiements de force, avec Michel Jamsin c'est l'histoire de l'humanité contemplée par le (tout petit) trou de la serrure ou plutôt enfermée dans une (toute petite) boîte. On l'ouvre et tout se déploie, danse la danseuse au tutu rose se multipliant à l'infini dans les miroirs en lame. Et la petite musique minuscule, la toute petite musique du passé dans la boîte noire laquée. On l'ouvre et on la referme vite pour que ne s'échappe pas ce drôle de monde d'hommes et de femmes attachés par le sexe.
 
Quatre pièces, Quatre mouvements pour se raconter en riant :
 

1 – coucher avec sa mère: le sexe qui rend fou et galvanise,

2 – coucher avec le meurtrier de son époux devant son enfant (non sans lui avoir collé une claque): plaisir lubrique d'adultes,

3 – coucher avec l'homme de passage: l'adultère qui te transformera en saucisse au fond d'une chambre froide de boucherie,

4 – coucher avec le futur meurtrier de son mari sachant que ce dernier néanmoins est condamné à être tué par le susdit : le sexe mortifère.
 
Tout un programme. Répétitions pas encore commencées et je pouffe déjà. Si 2 mois avant la première représentation, j'ai l'impression de ne plus rien savoir sur rien, une chose que je sais c'est que déjà à Montluçon et à Mons avec Jamsin on a fait mieux qu'à Bayreuth avec Wagner, car Wagner était tout seul à composer sa musique, nous, des compositeurs, on en a 4 (qui en valent 100), 1 par tranche de monde: Jean-Paul Dessy, Stéphane Collin, Raoul Lay et Pascal Charpentier. Maintenant les Walkyries n'ont qu'à bien se tenir!
 
Anne-Laure Liégeois, mai 2010

La (toute) petite tétralogie et ses quatre compositeurs

Aucun d'entre eux, hormis Jean-Paul Dessy à l'origine du projet n'a rencontré Michel Jamsin, l'auteur du livret, autrement qu'à travers la vivacité caustique de son texte.
 
En quelques mots, ils ont tous accepté d'ouvrir une fenêtre sur leur travail d'écriture, répondant à six questions identiques avec amusement, amour et humour!
 
JEAN-PAUL DESSY, L'Exil
 
Qu'est-ce qui vous a d'abord alléché dans ce projet peu banal d'opéra quadripartite ?
L'attrait principal de ce projet résidait tout d'abord dans la drôlerie du livret enjoignant les quatre compositeurs à réussir ce pari de faire rire et sourire en musique.

Puis la rencontre d'Anne-Laure Liégeois - la metteuse en scène - et de ses formidables spectacles, dont la veine comique est irrésistible, m'a convaincu qu'elle ferait très bon usage de ce livret et de nos musiques.

 
Est-ce votre première expérience lyrique ?
J'ai composé en 2007 un opéra, Kilda, l'île des hommes-oiseaux, situé aux antipodes de celui-ci : La (toute) petite tétralogie est du registre de la comédie, Kilda est de celui de la tragédie.
 
L'ombre de Wagner ne fut-elle pas trop pesante ?
La véritable référence de cette (toute) petite tétralogie, en dehors du titre pris par antiphrase, est à chercher plutôt du côté d'Offenbach.
 
Quel ton avez-vous voulu donner à votre partition ?
Celui d'une opérette d'aujourd'hui faite, notamment, d'allusions, détournées et décalées, aux musiques populaires (rock, rap, chanson, tango,...).
 
Vous êtes-vous concertés les uns les autres pendant l'écriture ? Avez-vous rencontré l'auteur ?
Nous ne sommes pas concertés. J'ai rencontré Michel Jamsin mais son livret très réussi est resté parfaitement intact dans ma mise en musique.
 
*
 

STEPHANE COLLIN, Le petit oiseau
 
Qu'est-ce qui vous a d'abord alléché dans ce projet peu banal d'opéra quadripartite?
J'ai d'emblée été séduit par l'idée originale de juxtaposer quatre travaux de compositeurs de poils divers sur un même texte. C'est bien ainsi que je le vois: La (toute) petite Tétralogie est un même texte, en quatre parties, bien sûr, mais du même (excellent) auteur, écrites dans le même esprit, avec une unité de ton, d'humeur et de procédés, comme quatre gouttes du même acide versées dans quatre flacons de bases différentes; les précipités diversement colorés offriront à notre émerveillement la danse inextricable de leurs combinaisons improbables.Je me réjouis de le voir.
 
Est-ce votre première expérience lyrique?
Bah, ça dépend de ce qu'on entend par expérience lyrique. Je n'ai jamais écrit de pièce de trois heures pour grand orchestre et douze chanteurs solistes et chœur, nourrie avec appareillage scénique divers et synchronisée. Mais je suis coutumier de l'écriture pour voix, spécialement voix aiguë.
 
La littérature me passionne aussi depuis longtemps. J'ai ainsi écrit une pièce sur le Cantique Spirituel de Saint Jean-de-la-Croix (pour six voix de femmes et guitare), une sur la Cantate à Trois Voix de Paul Claudel (pour trois voix de femmes et quatuor mixte), une sur L'Âme et la Danse de Paul Valéry (pour contre-ténor, soprano, piano et quatuor), une sur les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs (pour piano et soprano) et un cycle de chansons sur divers poèmes de l'école symboliste (pour contre-ténor, piano et quatuor). Et aussi un poignant Requiem pour contre-ténor et quatuor, fulgurant, mais dont j'ai perdu les partitions, dévorées par mon chien, un jour d'ennui profond, ou de rancœur subtile!
 
J'ai par ailleurs pu côtoyer d'assez près, à l'occasion d'un roman, comment dire, étrange, l'école napolitaine dans sa période décadente.
 

L'ombre de Wagner ne fut-elle pas trop pesante?
Wagner, lui (que pourtant j'aime très modérément), semble avoir su s'imposer comme la référence absolue en matière d'opéra sérieux. J'avoue avoir, donc, consulté un peu plus en profondeur son œuvre que je ne connaissais que très superficiellement. J'ai prêté grande attention aux invariants qui caractérisent son style d'écriture, mais, comme toujours, je n'ai laissé ces murmures s'adresser qu'aux quinconces de mon savoir inconscient, laissant dans l'ombre ce qui doit y rester à tout prix (sous peine d'évanescence immédiate) et tramer secrètement le complot souterrain inouï qui se manifestera dans l'épiphénomène macéré d'une œuvre bel et bien personnelle.
 

Quel ton avez-vous voulu donner à votre partition?
J'ai rencontré un problème technique idiot: je suis assez lent dans mon travail de composition et cependant, les délais impliqués par l'organisation pratique du projet étaient, relativement, pour moi, assez courts. J'ai donc dû adopter une posture pour moi originale: réagir de façon épidermique au texte, garder les premières idées qui se présentent, et les développer exclusivement avec les outils musicaux que je maîtrise vraiment, écartant toute velléité de recherche résolument innovante ou de critique introspective intransigeante. Force m'a été de constater ce que cette position particulière pouvait produire de naturel et de délicieux, proche du texte et proche de l'auditeur, de leur amour sincère, sans intervention aucune du misérable orgueil qui nous gâte la vie, nous éloignant de tout. Très simplement, j'ai obéi à toutes les influences auxquelles mes oreilles sont aujourd'hui soumises, sans en censurer aucune. Ma partition est un panaché des musiques que j'aime, et la part en elle qui m'est personnelle s'en dégage ingénument, mais sûrement. Je l'ai voulue accessible en première écoute.
 

Comment voyez-vous l'opéra à notre époque?
Je ne me sens pas habilité à répondre de façon pertinente à cette question. Je m'y risque quand même! Contrairement au cycle de fugues sur un sujet unique, l'opéra me semble destiné à plaire de manière immédiate à un public plutôt large, rejoignant par là la musique de nos jours dite populaire. À peine dis-je cela que l'idée d'un opéra exigeant, ésotérique, édifiant, monte à mon front pour y danser sa danse des sept voiles. À mieux y réfléchir, je pense que La (toute) petite Tétralogie saura remplir ce double cahier des charges: offrir deux niveaux de lecture, on l'espère, consécutifs dans le temps. Le premier, chatoyant et sulfureux comme une danse des sept voiles, le second comme une misérable et grandiose danse des canards.
 
*
 
RAOUL LAY, La boucherie blême
 
Qu'est-ce qui vous a d'abord alléché dans ce projet peu banal d'opéra quadripartite?
Tout d'abord le côté extrêmement étrange d'un livret en vers, avec des situations saugrenues et un contexte général totalement «déjanté», comme on dit (un peu trop) aujourd'hui. Mon choix s'est ensuite porté vers la boucherie blême pour son aspect dramatico-pornographique, caractère unique à mes yeux aujourd'hui dans le monde lyrique.
 

Est-ce votre première expérience lyrique ?
Non. C'est la troisième et je peux dire que je suis un compositeur lyrique. En revanche je me trimbale un univers compositionnel véritablement sombre et menaçant, avec des moments d'exultation. Ce projet m'a permis de mon plonger dans une musique plus «légère», toujours personnelle mais où l'humour et le rythme – comme dans un Feydeau, par exemple – tiennent la première place.
 
L'ombre de Wagner ne fut-elle pas trop pesante ?
Si. Elle le demeurera toujours. En même temps il suffit de ne pas passer dessous…
 
Quel ton avez-vous voulu donner à votre partition ?
Entre Offenbach et Dracula. Avec un côté grande bouffe, Peau d'âne et classé X. Je continue avec les références?
 
Vous êtes-vous concertés les uns les autres pendant l'écriture ? Avez-vous rencontré l'auteur du livret ?
Non. Tout va être une surprise. Et pas complètement puisque j'ai reçu les partitions de mes collègues, que je trouve passionnantes. Le plaisir va être d'autant plus grand de rencontrer les humains qui sont derrière les mots et les notes.
 
Comment voyez-vous l'opéra à notre époque ?
Il y a quelques années, j'ai fait un papier pour un grand journal où j'avais écrit «l'avenir de l'opéra est au théâtre». D'ailleurs, cette phrase m'a occasionné quelques désagréments! Ce que je voulais dire, c'est que l'opéra de chambre – et La (toute) petite tétralogie en est un exemple – correspond à un format musical totalement pertinent aujourd'hui. Par le mélange (danse, cirque, théâtre), les formes musicales contemporaines et croisées permettent la rencontre avec le public du spectacle vivant. Autrement dit, elles sortent la musique du musée dans lequel elle est enfermée aujourd'hui. Champagne, baronnes, queue de pies et musique de chambre… cela n'est pas mon monde. Je pense que ça s'entendra dans La boucherie blême…!
 
(Propos recueillis par Isabelle Françaix en mai 2010)
 
*
 

PASCAL CHARPENTIER, Ressusciter
 

Pascal Charpentier n'en est pas à sa première expérience lyrique, puisqu'il a composé notamment de nombreuses œuvres pour le théâtre et le ballet.

 
Qu'est-ce qui vous a d'abord alléché dans ce projet peu banal d'opéra quadripartite?
Les personnages de Ressusciter sont tous les trois des "horribles" comme j'aime dans les histoires. Je sauve un peu le prisonnier qui a tué par amour, quoique j'aie toujours trouvé le crime passionnel absurde, mais je peux le comprendre, c'est humain.

 

L'ombre de Wagner ne fut-elle pas trop pesante?
J'avoue ne pas y avoir pensé.
 
Quel ton avez-vous voulu donner à votre partition?
C'est difficile d'en parler. Je me laisse toujours guider par l'idée que je me fais des émotions que vivent les personnages. J'essaye de les aimer tous, avec leurs qualités et leurs défauts, sans trop les juger. La musique tente de traduire leurs sentiments intérieurs, leurs intrigues, tout ce qui n'est pas forcément révélé dans le livret. Le compositeur est aussi dramaturge.
 

Comment voyez-vous l'opéra à notre époque?

Le théâtre absolu.

Michel Jamsin: un ironique enthousiaste

Peintre figuratif expressionniste, plasticien avant tout, Michel Jamsin n'en est pas à ses premiers écrits, la radio et le théâtre l'ayant titillé à plusieurs reprises. Cependant, c'est la (toute) première fois qu'il se «jette» dans un opéra  de cette ampleur, sans craindre rimes ni assonances! Une expérience ébouriffante qui exacerbe encore son infaillible humour noir.
 
Michel Jamsin, qu'est-ce qui vous a amené à vous tourner vers l'opéra et l'écriture de la (toute) petite tétralogie?
En art et principalement en théâtre, je fonctionne à peu près en parallèle. J'ai commencé à écrire des pièces de théâtre à 20 ans et j'ai démarré avec des formes classiques proches du boulevard. Puis je me suis rendu compte que je m'intéressais davantage au théâtre expérimental. Je n'aime pas beaucoup le théâtre qui se veut psychologiquement réaliste; j'ai besoin d'une transposition forte. Selon moi, l'opéra a trouvé un mode d'expression fabuleux: on y raconte des histoires, on dialogue mais en intégrant de la musique, en chantant et en acceptant même des mimiques à la limite du ridicule, la bouche grande ouverte!
 
Dans mes précédentes mises en scène, j'ai essayé qu'on ne dise pas le texte de façon réaliste; qu'on tente de le scander, le rythmer, le «borborygmer». L'opéra me convient bien et je l'aime pour cela, même s'il se révèle souvent un spectacle total et grandiose, voire grandiloquent. Pour ma part, je me sens plus à l'aise dans des formules plus petites et plus simples, à dimension humaine. J'avais donc envie d'aller à contre-courant de la vision traditionnelle de l'opéra.
 
Il y a quinze ans, j'avais écrit un petit opéra, une seule pièce courte d'une heure avec cinq ou six personnages, sur une mise en scène de Catherine Simon et une mise en musique de Samir Bendimered. L'orchestre était un quatuor à cordes sur scène qui participait à l'action. Jean-Claude de Bemels avait monté un décor étonnant: du plafond descendaient une multitude de fils avec de petites lumières.
 

J'écris volontiers des contes radiophoniques et de courtes nouvelles. J'avais lancé l'idée d'une série de petits opéras à Jean-Paul Dessy il y a cinq ou six ans puis à Daniel Cordova. Je pensais que plusieurs auteurs interviendraient. Cependant, il fallait que je prouve qu'écrire de mini-opéras avec peu de récitatifs, voire aucun, et principalement des chants qui racontent toute l'histoire, était possible. J'ai donc écrit en tout premier Ressusciter. Ce texte leur a plu et ils m'ont demandé d'écrire les autres. Je me suis orienté vers un humour grinçant, quitte même à ce qu'il devienne un humour noir.

Pourquoi ce titre, en référence à Wagner? Le titre est venu après. Quatre opéras, il me semblait que c'était largement suffisant pour un spectacle. D'autant qu'avec un texte qui peut être dit en dix minutes, la musique en produit facilement vingt! Ces quatre textes pouvaient être installés en une logique narrative plausible: on démarre avec un puceau qui rencontre l'amour, puis c'est l'amour vénal, l'amour qui mène à la mort jusqu'à la résurrection. Si Wagner est évoqué, c'est en prenant le contre-pied de ses opéras.

Y a-t-il un librettiste, parmi les grands auteurs de l'opéra, qui vous ait influencé? Je ne connais pas de nom de librettiste! Je ne me rendais même pas tout à fait compte de l'importance du librettiste jusqu'ici… Je m'y suis intéressé il y a peu et me suis penché sur l'écoute des grands opéras en suivant le livret. Cependant, dans la plupart des opéras classiques, les ressorts dramatiques sont un peu tirés par les cheveux pourvu que l'héroïne meure à la fin. On s'arrange d'ailleurs pour qu'elle soit malade et tuberculeuse dès le début. En théâtre pur, ça ne passerait probablement pas.

Quel est votre rapport à la musique? L'un des compositeurs qui me touchent le plus et qui a sans doute orienté mon choix des petits opéras, c'est Gluck à travers Orphée et Eurydice. En son temps, il fut remarqué pour son action relativement courte et dépouillée pour laquelle trois personnages suffisaient. Je l'avais vu présenté par des marionnettes à Prague. C'était simple et compact. J'ai perdu mon Eurydice est le type même du chant que j'aimerais pouvoir retrouver dans les mini opéras. Il est court, beau, facile à retenir, on peut l'écouter dans de nombreuses versions; il fonctionne toujours.

Vous vous définissez vous-même joyeusement comme un «touche-à-tout en art»: peinture, sculpture, écriture dans différents genres… Comment conciliez-vous ces différentes facettes? Unité ou multiplicité?
Je ne suis pas sûr d'avoir employé moi-même ce mot de «touche-à-tout». Même si je suis éclectique, ma dominante se trouve dans les arts plastiques et avant tout la peinture. Mais j'ai la sensation que le théâtre lui est très proche. A travers mes mises en scène, j'ai la sensation d'organiser une sculpture vivante: on y retrouve le rythme, la couleur, l'ambiance, la composition, l'espace. Comme plasticien et amateur d'art, j'ai du mal à aimer autre chose que le figuratif; le sujet a donc toujours pour moi une grande importance. Le théâtre n'est pas abstrait, hormis peut-être dans l'orientation du théâtre danse… J'ai besoin d'un sujet offensif qui ne soit pas neutre. Ce qui ne veut pas dire que je souhaite un théâtre rationnel ni directement lisible, au contraire! L'énigme poétique en tout art me paraît indispensable.
 
Propos recueillis par Isabelle Françaix, le 19 avril 2010 à Brugelette
>>>> LIRE L'intégralité de l'entretien ICI (dans notre rubrique PUBLICATIONS)

Biographies

LE LIBRETTISTE : Michel JAMSIN

Né à Fléron en 1941, Michel Jamsin fait ses études artistiques à l'Académie des Beaux-Arts de Mons, avec Gustave Camus comme professeur. Dès 1965 il enseigne le dessin à l'Ecole supérieure des Arts plastiques et visuels de Mons. Il est cofondateur du groupe Maka, composé d'artistes néo-expressionnistes, qui organisa de vastes manifestations artistiques internationales dans les années 70 et sera prolongé par les activités des groupes Art Cru et Polyptyque dans les années 80. Cette tendance longtemps tenue à l'écart des arts institutionnels se diffusera comme une nouvelle avant-garde en France, en Allemagne et en Italie, à partir de 1980 (Garouste, Combas, Kiefer, Baselitz, Chia, Clemente, Cucci…).
 

Michel Jamsin pratique surtout la peinture. Mais il s'exprime aussi dans la sculpture et l'écriture radiophonique et théâtrale. Prix du Hainaut en 1971, il est en 1979 un des membres fondateurs du Collectif Théâtre de Mons. En 1991 il monte un spectacle-exposition expérimental, Curry, à la Maison de la Culture de Mons. En 1992, il installe une grande rétro(per)spective dans tout le Musée des Beaux-Arts de Mons. En 1999, il conçoit un monument d'acier inoxydable pour la commune de Brugelette. En 2004, il crée Contre-Jour, un spectacle d'ombres et d'objets, expérience théâtrale de plasticien. En 2007, une envolée de grands oiseaux en céramique et acier inoxydable est installée sur la façade du nouvel immeuble construit à l'hôpital Ambroise Paré de Mons.

Peintre figuratif expressionniste, il interprète les formes et les couleurs au gré d'un arbitraire émotionnel subjectif. La peinture est pour lui avant tout une question de sensualité de la matière et de la couleur, tant tactile que visuelle.

LE METTEUR EN SCENE : Anne-Laure LIEGEOIS

Ses spectacles sont tous liés entre eux par un goût profond de l'écriture, une recherche permanente sur l'acte de voir et d'être vu, sur la façon dont l'intime mène le monde… Elle travaille en recherche d'écriture avec de nombreux auteurs: Yves Nilly, Jacques Serena, Jean-Bernard Pouy, Pierre Notte
 
C'est en 1992 qu'Anne-Laure Liégeois réalise sa première mise en scène, Le Festin de Thyeste de Sénèque. En 1994, elle crée sa compagnie Le Théâtre du Festin et met en scène des textes de Christian Rullier, Georges Perec, Eugène Labiche, répertoire du Grand-Guignol, Euripide, Patrick Kermann, Bernard Dort. En 2001, elle crée Embouteillage, spectacle de route pour 30 auteurs et 44 acteurs (en tournée de 2001 à 2003 dont Festival d'Avignon et Grande Halle de la Villette). En janvier 2003, Anne-Laure Liégeois est nommée à la direction du Festin, Centre Dramatique National de Montluçon/Région Auvergne. Elle y présente Marguerite, reine des prés de Karin Serres, Tragédie Maritime de Patrick Kermann, Rang L-fauteuil 14 à partir de textes de Bernard Dort, Les Effroyables (répertoire du Grand Guignol, à Hérisson), Dom Juan ou le Festin de pierre de Molière, La Dispute de Marivaux et met en scène deux opéras bouffes, à La Comédie de Clermont-Ferrand Le Téléphone ou l'Amour à trois et Le Secret de Suzanne. Pour les 30È Rencontres d'Hérisson en 2005, elle crée la première édition du spectacle Ça (une commande à huit auteurs) repris en 2006 au Parc de la Villette. La saison suivante elle crée Une Médée d'après Sénèque et met en scène une adaptation du roman de Noëlle Revaz Rapport aux bêtes. En 2007, elle monte L'Augmentation de Georges Perec (encore en tournée en 2011) et réalise le spectacle Karaoké (orchestration du vide), écritures de Yves Nilly, Jean-Bernard Pouy et Jacques Serena. En 2008, elle met en scène Edouard II de Christopher Marlowe et avec le Centre Lyrique d'Auvergne, Rita ou le mari battu de Donizetti et Un mari à la porte d'Offenbach (direction musicale Eric Geneste). La saison dernière, elle crée Et l'enfant sur le loup de Pierre Notte dans un diptyque Faits divers en série avec Sylvain Maurice qui met en scène Babyfoot de Jean-Christophe Cavallin. Cette saison elle a monté Débrayage, quatre extraits et un inédit de Rémi De Vos.
 
En juin 2010, elle crée La (toute) petite tétralogie, livret de Michel Jamsin, composition musicale Jean-Paul Dessy, Stéphane Collin, Raoul Lay, Pascal Charpentier.
 
Elle prépare la création en novembre 2010 de La Duchesse de Malfi de John Webster.
LES COMPOSITEURS : Pascal CHARPENTIER
C'est à l'occasion du Festival de Spa (Belgique) en 1984 que le public découvre Pascal Charpentier. Il donne par la suite de nombreux concerts dans la plupart des grands festivals internationaux et reçoit plusieurs prix dont le Grand Prix des Critiques en 1985. À partir du début des années 90,tout en continuant les concerts comme chanteur, Pascal Charpentier compose de nombreuses musiques originales pour le théâtre, le cinéma et le ballet. Plus de 100 œuvres en 20 ans.
 
En 1995, après une tournée en Francophonie (Belgique, France, Québec), Pascal décide de mettre une parenthèse à sa carrière de chanteur pour s'occuper…des autres chanteurs.
C'est ainsi qu'il a composé et/ou joué pour des artistes francophones tels qu'Arielle (Island), Christophe (Mercury/Universal), Autour de Lucie, Telepomusik (EMI), Bashung,…, avec lesquels il a effectué de nombreuses tournées et plusieurs disques.
 
Il est appelé également comme Directeur Musical, Arrangeur et Chef d'Orchestre. Notamment pourL'opéra de 4 sous (Kurt Weill), Jésus Christ Superstar (Andrew Lloyd Weber),…
 
En 2010 il compose un opéra de chambre pour l'Opéra de Rouen (France) L'homme qui s'efface (co-production Opéra de Rouen et Musiques Nouvelles). Livret de Frédéric Roels d'après une nouvelle de Jean Muno. Scénographie et costumes: Lionel Lesire. Les remières représentations auront lieu en mars 2011.
LES COMPOSITEURS : Stéphane COLLIN (5 mars 1962, Louvain, Belgique)
Formé à l'académie de Verviers et au Conservatoire de Liège, Stéphane Collin étudie également le jazz et compose aussi bien en ce répertoire qu'en classique sans dédaigner les musiques de film. A ses Cantiques spirituels, Requiem grégorien ou Cantates se mêlent parfois des musiciens de jazz: Steve Houben y côtoie le Chœur Manouilov et Jean Belliard. Il explore les cycles de mélodies et la musique de chambre avec l'énergie jouissive (mais rigoureuse) de bousculer les genres. Motivé par la découverte d'un manuscrit baroque italien et les recherches musicologiques y afférant, il se lance dans l'écriture d'un roman et révise la partition dont il est issu: Amen a cinque voci del sig. Niccolò Antonio Zingarelli. Elle sera enregistrée à Villers-la-Ville avec des membres de l'orchestre de la Monnaie et cinq chanteurs (Anne Horbach, Anne Loubry, Michel Puissant, Stéphane Van Dijck et Thierry Vallier) sous la direction de Stéphane Collin lui-même (chez Irezumi). Dès 2000, il écrit divers arrangements pour orchestre à cordes (Gilbert Montagné, An Pierlé) et entame une fructueuse collaboration avec l'ensemble Musiques Nouvelles (projet Leo Ferré, Philip Glass, 50ième anniversaire) qui lui commande plusieurs pièces dont L'Enfer en trois mouvements pour quatuor jazz et orchestre. Prolifique, il crée et enregistre plusieurs pièces avec des musiciens aussi divers que Philip Catherine, Michel Hatzigeorgiou, Stéphane Galland, Marie Hallynck, Muhidin Durruoglu, Ronald Van Spaendonck ou Steve Houben.
LES COMPOSITEURS : Jean-Paul DESSY (1963, Huy, Belgique)
Compositeur, chef d'orchestre, directeur artistique de Musiques Nouvelles, Jean-Paul Dessy est fondamentalement violoncelliste. Cette polyvalence unifie intimement ce qu'il nomme son «agir de musicien» en un voyage intime, quête d'une écoute commune et partagée. Qu'il interprète sa propre musique, celle de Giacinto Scelsi ou de Jean-Sébastien Bach, qu'il improvise des duos avec le sarangîste Dhruba Ghosh ou DJ Olive, son jeu s'investit d'une présence qui fait sens aujourd'hui et maintenant, se réclamant d'une «musique intemporaine» plus que contemporaine, tendue vers «l'intimité du moi, son irréductible visage», «assonance de notre être et du monde».
 
Jean-Paul Dessy se concentre dans la diversité, profondément et avec jubilation. À ce jour, il a dirigé plus de 100 créations mondiales et près de 200 œuvres de musique contemporaine d'horizons multiples et diversifiés, qu'il soit à la tête de l'Orchestre de Chambre de Wallonie, à celle de Musiques Nouvelles, ou à sa déclinaison crossover, le Mons Orchestra qui collabore avec des artistes de la chanson, du rock et de la pop. De Giacinto Scelsi à Horatiu Radulescu, de Pierre Bartholomée à Victor Kissine ou de Witold Lutowslaki à Astor Piazzolla, s'ouvrent encore des chemins de traverse, inattendus, investis, tout aussi vivants: Murcof, Vénus, An Pierlé, Pierre Rapsat, David Linx, DJ Olive, Scanner… Un univers en expansion, en mutationoù la musique «se reconnaît des fraternités multiples par-delà les époques et les genres» et «peut trouver la juste sublimation du mineur par le savant».
 
Jean-Paul Dessy se définit comme passeur dans une perspective sociétale mais surtout ontologique. Quel est le rapport entre la musique et la vie, entre le son et l'être ?
LES COMPOSITEURS : Raoul LAY (1964, Marseille, France)
Compositeur et chef d'orchestre, directeur de l'ensemble Télémaque, Raoul Lay partage son temps entre la création et la diffusion des musiques d'aujourd'hui. Il a d'abord entrepris des études de musicologie qui l'ont amené à l'agrégation. Puis, à partir de 1990, il s'est orienté vers la composition et la direction d'orchestre. En 1994, il est finaliste du Gaudeamus Music Week d'Amsterdam. Régulièrement présent sur la scène internationale, il est, entre autres, lauréat du Concours Nuove Sincronie en 1995 et obtient une Mention Spéciale au Concours Reppublica di San Marino en 1999 (Borgio Maggiore, Italie). En 1998, il reçoit le Prix Paul-Louis Weiller de l'Académie Française pour l'ensemble de son travail de compositeur.
 

Parallèlement il mène une carrière de chef d'orchestre et travaille la direction aux côtés de Peter Eötvös (Darmstadt, Szombathely, Acanthes...). Depuis, il dirige de nombreuses formations en France et à l'étranger, comme l'ensemble Asko (Pays-Bas), le Savaria Orchestra (Hongrie), l'ensemble Modern (Frankfort), l'ensemble Capricorn (Londres), les orchestres des Opéras de Toulon, Avignon, Marseille....

Avec l'ensemble Télémaque, dont il est le chef permanent, il se produit régulièrement à l'international : Madrid, Amsterdam, Ancona, York, Annaba, El Jem, Tétouan, Turin… Depuis 2000, il fait alterner dans le répertoire de Télémaque les concerts et les productions (Variété de Mauricio Kagel et Le Cabaret des valises avec Bernard Kudlak, metteur en scène du Cirque Plume, La jeune fille aux mains d'argent qu'il compose sur un livret d'Olivier Py, Flûte ! avec la chorégraphe Nathalie Pernette…). Il présente la particularité de travailler régulièrement avec d'autres domaines du spectacle vivant. La danse, le cirque et le théâtre sont pour lui des axes légitimes d'expression d'une musique écrite et pensée, dans laquelle la voix tient également une place importante. Compositeur "lyrique" au sens littéral, Raoul Lay déploie dans sa musique une mémoire affective et déformée de son rapport au classicisme et au romantisme.

Particulièrement tourné vers la création et le répertoire contemporain, son disque consacré à André Boucourechliev (label Lyrinx) obtient en 2002 le Choc du Monde de la musique. En 2003, il a enregistré pour le label Zig-Zag Territoires un CD regroupant ses principales créations avec l'ensemble Télémaque.

LES CHANTEURS : Alexander KNOP (baryton)

Alexander Knop débute ses études de chant avec Anna Ringart, en parallèle d'un cursus d'Etudes théâtrales à Paris. Il entre ensuite à la Musikhochschule de Mannheim et obtient son diplôme d'enseignement du chant en 1999. Il intègre la classe d'opéra de Karlsruhe et travaille sa voix avec Klaus-Dieter Kern. Pendant sa formation il est invité par l'Opéra de Stuttgart (Junge Oper) où il chante dans Der Schweinehirt de Gerhard Schedl. C'est dans le rôle de Dandini qu'il achève ses études à Karlsruhe. Il se perfectionne avec Tom Krause, Michelle Wegwart, Umberto Finazzi, Irwin Gage et actuellement Kurt Widmer à Bâle. En 2003-2004, Alexander Knop est membre de l'Opéra studio de l'Opéra national du Rhin.
 

Ses premiers engagements le mènent au Théâtre de l'Athénée et à l'Opéra de Lausanne où il chante dans Reigen de Philippe Boesmans (Le Comte), à l'opéra de Besançon dans les Noces de Figaro (Figaro, Direction: Jérémie Rohrer), l'Opéra national du Rhin dans Lulu et Parsifal, le Festival de Strasbourg dans Le Barbier de Séville (Direction Théodor Guschlbauer). En 2008, le Ballet du Rhin le sollicite pour une tournée dans une chorégraphie sur le cycle de Lieder Dichterliebe de Robert Schumann. En saison 2009/2010 il chante le rôle de Jean dans l'opéra Julie de Philippe Boesmans dans plusieurs théâtres en France et en Belgique, notamment le Théâtre de l'Athénée à Paris, dans la cadre du Festival Ars Musica.

Il est régulièrement invité en concert par des formations baroques telles que la Chapelle Rhénane ou le Parlement de Musique et comme interprète du lied dans des différents festivals. En 2009, il obtient la bourse du Cercle Richard Wagner et est sélectionné la même année à Bayreuth pour se produire au cours d'un concert Jeunes Talents.

Parmi ses projets figurent la création mondiale de l'oratorio Mosella de Pierre Thilloy à l'Arsenal de Metz et à Trèves, l'opéra La (toute) petite tétralogie avec l'ensemble Musiques Nouvelles et Schaunard dans La Bohème en Slovénie (Opéra de Maribor) sous la direction de Marko Letonja.
LES CHANTEURS : Fabrice MANTEGNA (ténor lyrique)-Création
Après avoir étudié le saxophone et le piano, Fabrice Mantegna s'oriente vers le chant lyrique. Il a étudié au CNR de Paris, au CNSMDP, et auprès du ténor Carlo Bergonzi à l'Accademia Verdiana di Busseto. Au concert, il interprète des ouvrages tels que le Magnificat de Bach, le Requiem de Mozart, Elias de Mendelssohn, Pulcinella de Stravinsky, Messa di Gloria de Puccini, Renard de Stravinsky, Paulus de Mendelssohn, Rikadla de Léos Janacek, les Dichterliebe de Schumann, les lieder de Schubert,...
 
Il fait ses débuts en 2002 à l'Opéra National de Montpellier, où il est Babylas (Choufleuri d'Offenbach). Il interprète ensuite plusieurs rôles dont Pepe (Rita de Donizetti) au Festival de Radio-France et de Montpellier, Jonathan du Saul de Flavio Testi (opéra en création avec l'Orchestre Philharmonique de Radio-France, CD chez Radio-France Naive Classique), on le retrouve dans La Reine Morte (José) de Daniel Lesur avec l'Orchestre Philharmonique de Radio France, Salomé de Mariotte, Salomé de Strauss à l'Opéra National de Montpellier, La scala di seta de Rossini à Freiburg et Poissy avec le Freiburger Barockorchester, Oedipe à Colone de Sacchini (CD chez Dynamic), Der Königskinder de Humperdinck,...
 

Fabrice Mantegna se produit sur les scènes internationales: Berlin Staatsoper, Grand Théâtre du Luxembourg, The Israeli Opera Tel-Aviv-Yafo, Teatro di Ferrara, Aarhus Opera, Barcelone Teatre Nacional de Catalunya, London Sadler's Wells Theater, Lisbonne, St. Pölten, Holland Festival Amsterdam, Les Nuits de Fourvières à Lyon,....

En novembre 2009, il apparaît sur Era Classics, le 5ème album studio de la saga Era, produit par Eric Levi, Mercury Universal Music.


Fabrice Mantegna aborde les répertoires baroques et classiques, ainsi que celui du ténor lyrique pour les ouvrages français et italiens des 19° et 20° siècles. Il est compositeur, édité par Passport Music Paris.
 
LES CHANTEURS : Lorenzo CAROLA (ténor) - Création
Après avoir obtenu la même année (1988) les 1ers Prix en Chant Concert et Chant Opéra au Conservatoire Royal de Mons, Lorenzo Carola a étudié au Conservatoire de Maastricht où il a reçu le Diplôme Supérieur (Uitvoerend Musicus) et le diplôme d'Art Lyrique (Muziekdramatische opleiding) en 1994. Il a ensuite fait partie de l'Opéra Studio de La Monnaie 1995-96 pour la production en tournée de Così Fan Tutte, et de la première production «studio» sous la direction de Guy Joosten de l'opéra Albert Herring de B. Britten.
 
Lors d'un concours organisé en 1996 par les Amis de La Monnaie sous le patronage de José van Dam, il a remporté une bourse qui lui a permis de suivre le Postgraduate Opera Course à la Guildhall School of Music de Londres pendant deux ans.
 

Il a reçu les Grands Prix de Musique Contemporaine et Prix de la Mélodie Française au Concours International de Clermont-Ferrand en France (1991), il a été Lauréat du Concours international de Setubal au Portugal (1993)

et demi-finaliste du Concours International Reine Elizabeth de Belgique en 1992.

Il a participé à la création et à l'enregistrement de plusieurs œuvres de compositeurs belges tels que Aquarius de Karel Goeyvaerts (enregistrement chez Megadiscs Classics 1993), Wintermärchen de Philippe Boesemans (enregistrement chez Deutsche Gramophone 2001.
 

Il est aussi présent sur le CD «Une nouvelle génération de chanteurs Belges» avec l'Orchestre de La Monnaie dirigée par Kazuchi Ono, (distribué par RTL-TVI).

Nombre de ses prestations à l'opéra comme en concert ont été enregistrées par les radios et télévisions belges (RTBF, VRT et Klara), par RAITRE (Italie) et 3SAT (D).
 
En Belgique il a été souvent invité à chanter à la Monnaie notamment sous la direction de Antonio Pappano (Dritter Knappe dans Parsifal mis en scène par Klaus Michael Grüber, Hofherr dans Wintermärchen mis en scène par Luc Bondy et Augustin Mozer dans Die Meistersinger) et de René Jacobs (Pastore et Spirto dans l'Orfeo de Monteverdi mis en scène par la chorégraphe Trisha Brown, et Erste Geharnischter dans le Zauberflöte mis en scène par William Kentridge). Toujours à La Monnaie il a été Jacob Glock dans l'Ange de Feu de Prokofiev mis en scène par David Jones, Dottor Cajo dans le Falstaff de Verdi mis en scène par Willy Decker et dirigé par Kazuchi Ono , Le Laboureur dans Le Roi Arthus de Chabrier, et il a aussi chanté le rôle du Prêtre dans la création mondiale du Thyeste de Jan van Vlijmen sur un livret de Hugo Claus en coproduction avec le Reisopera.
 
Il a été invité par de nombreux théâtres européens tels que l'Opéra des Flandres (le Grand Prêtre dans Idomeneo), l'Opéra de Münster, Opera Zuid (Maastricht), l'Opéra de Lyon, le Châtelet à Paris, le Teatro San Carlo de Naples (Lysander dans Midsummernight's dream et le Berger dans Oedipus Rex avec Gérard Depardieu comme conteur), le Teatro Massimo de Palerme, l'Opéra de Trento (I), le Teatre del Liceu à Barcelone, Opera North (Leeds) (Golo dans la Genoveva de Schumann mise en scène par David Poutney), Garsington Opera (GB), Grange Park Opera (le rôle-titre dans Fortunio de Messager), en création mondiale le rôle de Léonard dans La Ville Morte de Nadia Boulanger et Raoul Pugno à la Settimana Musicale Senese (Italie); le Teatro Colòn de Buenos Aires avec le Muziektheater Transparant (Kaufmann dans Jacob Lenz de Wolfgang Rhim mis en scène par Caroline Petrick), , l'Accademia di Santa Cecilia de Rome (Sellem dans The Rake's Progress sous la direction de Daniele Gatti), Le Festival de Stresa (I)...
 
Ses autres rôles sont Ulysse dans la Pénélope de Gabriel Fauré, Don José dans Carmen de Bizet, Beppe dans la Rita de Donizetti, Lùmir dans Sharka de Janacek, Monostatos dans la Flûte Enchantée, Il a collaboré avec des chefs tels que Antonio Pappano, Daniele Gatti, Gabriele Ferro, Steuart Bedford, Harry Christopher, Steven Sloane, Janos Acs, Daniele Callegari, Luca Pfaff, Michel Corboz, David Hill, Wil Humburg, Gianandrea Noseda…et les metteurs en scène Luc Bondy, Klaus Michael Grüber, David Jones, Tim Albery, Henning Brockhaus, Cesare Lievi, Mario Martone…
 

Parallèlement à sa carrière de chanteur, il a écrit, produit et dirigé la fiction radiophonique «Olimo ou les scrutateurs de déserts» programmée par la Première RTBF en 2009, et publié le recueil de poésies en italien «Il Crepuscolo delle Comparse» auprès de la maison d'édition «Dreams Entertainments» en 2010. Il a récemment adapté du Néerlandais en Français le spectacle La Princesse Turandot pour la Compagnie de Théâtre Musical Walpurgis.

Lorenzo Caròla est Professeur invité de diction italienne au Conservatoire d'Anvers et conférencier pour le chant au Conservatoire de Mons.

LES CHANTEURS : Brigitte PEYRE (soprano)
Brigitte Peyré, soprano, commence ses études musicales par le piano puis s'oriente vers l'art dramatique et l'art lyrique au Conservatoire de Bordeaux. Médaillée d'Or de chant (M. Depondeau) et d'art lyrique (A. Dran), elle poursuit sa formation au CNIPAL de Marseille (A. Guiot), puis se perfectionne en Italie (C. Thiolas), à Londres (W. Ramsay), ainsi qu'auprès de L. Nubar et R. Yakar. Elle fait ses premiers pas professionnels avec les ensembles vocaux Musicatreize et Les Jeunes Solistes et, est très vite sollicitée en tant que soliste par des chefs tels que M. Rosenthal, P. Fournillier, J. Suhubiette, P. Cao, M. Piquemal, R. Lay, D. Kawka, L. Vaillancourt, Ed Spanjaard
 
Elle aborde aussi bien le répertoire lyrique à la scène (Les Noces de Figaro, Traviata, Le Mariage secret…), baroque (Le Couronnement de Poppée, Didon et Énée…), que contemporain dont elle est une interprète privilégiée (Donatoni, Boulez, Aperghis, Machuel, Lay, Cavanna, Reibel, Xu Yi, Pecou, Berio, Ohana…) et qui la conduisent sur des scènes prestigieuses que sont La Cité de la Musique (Paris), Radio-France, Musica (Strasbourg), Manca (Nice), Les 38èmes Rugissants (Grenoble), la Halle aux Grains (Toulouse), l'Arsenal de Metz, Les Bouffes du Nord, l'Abbaye de Royaumont, Ars Musica (Bruxelles), Casa Velàzquez (Madrid),..., les opéras de Nancy, Nice, Marseille, Vichy…, ainsi qu'à l'étranger (Espagne, Pays-Bas, Italie, Russie, Angleterre, Finlande, Allemagne, Japon…).
 
Elle collabore avec diverses formations instrumentales telles que TM +, Les Percussions de Strasbourg, Court-Circuit, Apostrophe de l'Opéra de Nice, Nieuw Ensemble d'Amsterdam, l'Ensemble Orchestral Contemporain de Lyon avec lequel elle est la première chanteuse française à interpréter Pli selon pli de Boulez (Opéra de Nice)…, et Télémaque dont elle est artiste associée depuis 2001 et avec qui elle obtient le Choc du Monde de la musique (CD André Boucourechliev). Elle affectionne tout particulièrement les récitals de mélodies et lieder pour lesquels de nombreux festivals la sollicitent et à l'occasion desquels elle s'entoure de partenaires talentueux tels que M-France Arakélian, Cédric Tieberghien, Bertrand Chamayou, Philippe Azoulay, Laurent Wagschal… Elle s'engage également dans des projets originaux comme Nokto (création pour bébés) avec la compagnie L'Yonne-en-Scène en tournée en France et à l'étranger jusqu'en 2011, ainsi que dans un trio d'improvisation avec T. Machuel (composition et piano) et A. Cuisinier (contrebasse).
LA COMEDIENNE : Léonore CHAIX
Léonore Chaix a été formée à la Shakespeare and Company dans le Massachusetts aux USA et au Cours Florent. Son premier rôle est celui de Katherine dans Henry V de Shakespeare mis en scène par Ron Daniels à l'American Repertory Theater, Boston, USA. De retour en France, elle joue principalement sous la direction de Carlo Boso (La Folie d'Isabelle, Quai Nord commedia dell'arte), Pierre Chabert (La Boîte à outils de Roland Dubillard), Silviu Purcarete (Les Trois sœurs d'Anton Tchékhov, De Sade d'après Sade, Prologue à Faust d'après Faust de Goethe et Les Métamorphoses d'après Ovide), les Achille Tonic (Varieta), Benoît Lambert (Maître Puntila et son valet Mati de Bertolt Brecht), Mickaël Serre (Parasites de Marius Von Mayenburg), Marcel Maréchal (Rêve de Théâtre), Claude Viala (Les Sept jours de Simon Labrosse, spectacle qui sera repris cet été 2010 au Festival d'Avignon off au théâtre des Halles).
 

En 2009, elle a joué dans Faits Divers en série, diptyque écrit par Pierre Notte et Jean-Christophe Cavallin, mis en scène par Sylvain Maurice et Anne Laure Liégeois aux CDN de Montluçon et de Besançon. Avec cette dernière, elle a également joué dans Dom Juan de Molière et dans Ça à l'Espace Chapiteau du Parc de la Villette.

Elle a créé le monologue de La Demoiselle aux crottes de nez de Richard Morgiève au Théâtre du Rond Point.
 
Depuis 2 ans, elle co-écrit et co-interprète Déshabillez-Mots, avec Flor Lurienne, une chronique diffusée sur France Inter. (Prix SCAM de la meilleure œuvre radio 2009). On pourra l'entendre sur les ondes pour une troisième grille d'été à partir du 26 juin 2010. Déshabillez-Mots est aussi l'objet d'une adaptation scénique que l'on pourra découvrir aux Trois Baudets dès novembre prochain.
 
Elle a tourné pour le cinéma et la télévision notamment avec Coline Serreau, Siegrid Alnois, Dominique Aru.

LES MUSICIENS : Antoine MAISONHAUTE (violon)

Antoine Maisonhaute, commence le violon à l'âge de huit ans au Conservatoire National Régional de Rueil-Malmaison dans la classe de Liliane Caillon. Il y obtient une Médaille d'Or puis un Prix d'Excellence à l'unanimité. Parallèlement, il obtient les premiers prix à l'unanimité de musique de chambre, de formation musicale ainsi que d'analyse. Puis, dans la classe de Guy Comentale, il obtient un prix de virtuosité à l'unanimité. Il poursuit ses études en Belgique, au Koninklijk Conservatorium de Brussel. En 2006, il y obtient un Master avec Distinction (classe de K. Sebestyen et M. Kowalski). Au cours de master-class il a reçu les conseils de Thomas Brandis, R. Daugareil, P. Amoyal, G. Jarry, O. Charlier, C. Altenburger, M.A. Nicolas. En 1996, il remporte le 3ème Prix (lauréat) du Concours International Jean-Sébastien Bach. En 2006 il est lauréat 1er Prix au concours Hansez-Castillon. Il est membre de l'ensemble Musiques Nouvelles (dir. JP Dessy) depuis 2004, et violon solo depuis 2008. Antoine a créé la sonate Méditation de Nicolas Bacri dans sa version pour violon solo. Le quatuor à cordes a toujours représenté pour lui un idéal: l'union de quatre forces pour un élan commun. C'est à cet égard qu'il fonde le Quatuor Tana, avec lequel il enregistre un disque mêlant Haydn, Chostakovitch et Glass. Le Quatuor Tana, en résidence à Proquartet connaît un développement rapide : commande de la Sacem, festivals internationaux. Tana entre en résidence à Musiques Nouvelles en 2009: l'exploration des mondes sonores continue…
 
Antoine Maisonhaute joue un violon Guy Tinel de 2007.
LES MUSICIENS : Louison RENAULT (percussions)
Louison Renault est né en Belgique en 1958. Il possède la double nationalité franco-belge. Il obtient les diplômes supérieurs de percussion et musique de chambre au Conservatoire royal de Bruxelles et enseigne aujourd'hui au Conservatoire Royal de Bruxelles. Percussionniste au sein de l'Orchestre National de Belgique, à la RTBF, à l'Opéra de la Monnaie, à l'Orchestre royal de chambre de Wallonie, timbalier soliste avec les ensembles baroques La Petite Bande, L'Ecurie du Roy dirigée par J-C Malgoire en France, il participe à de nombreux enregistrements CD, radiophoniques, télévisés; à des créations en tant que soliste au sein de Musiques Nouvelles. Il collabore avec le Nouvel Ensemble Européen sous la direction de Maurizio Kagel.
Il joue en soliste invité aux festivals de Venise et Trento et Ars Musica de Bruxelle. Il participe à plusieurs productions au Théâtre de la Place à Liège, au Théâtre de Marseille sur une mise en scène de Gildas Bordet, compose et joue sur scène Le livre de la jungle au théâtre de la Valette, théâtre des Martyrs, au festival de Spa 2003, au théâtre de Blocry de Louvain la Neuve. Il joue l'opéra Maria de Buenos Aires de A. Piazzolla à maintes reprises avec le Théâtre national (enregistrement prévu en 2006). Il accompagne également des artistes tels que François Glorieux, Scorpion, Gilbert Montagné, Vaya con Dios, Henry Dès, Claude Barzotti, Gian Maria Testa, An Pierlé… Percussionniste, vibraphoniste, pianiste, accordéoniste, il pratique absolument tous les genres musicaux et se produit en Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Colombie, Liban, Angleterre, Portugal, Ile de la Réunion… En2006, il effectue unetournée aux U.S.A à Nashville, avec la créationpourdeux percussions et deux pianosd'une composition deM. Slayton ; durant ce séjour Louison Renault a donné une master-class à la Blair School of Music de l'unviversité Vanderbilt de Nashville. En 2007,il forme un trio avec Igor Sémenoff (violon) et Philippe Leblanc (clarinette). Un nouveau spectaclede théâtre musical Tango Passion voit le jour en2008, écrit et mis en scène par Louison Renault,réunissant des textes de Prévert, Nougaro, Ferrer .... sur des musiques de Gotan Project, Carlos Gardel, Astor Piazzolla... Ce spectaclea été joué au théâtre de la Valette,et au Botanique à Bruxelles. Il réunit Julie Quiriny (comédienne),Igor Semenoff (violon) et Louison Renault ( ccordéon & piano).
 
En juillet 2009 une tournée en Colombie est en préparation avec l'ensemble Titanic. De nombreux projets sont en préparation pour 2009 et 2010.
LES MUSICIENS : Kim VAN DEN BREMPT (piano)
Le pianiste bruxellois Kim Van den Brempt a étudié aux conservatoires de Bruxelles, Anvers, Paris et Londres. Sa curiosité et sa polyvalence musicale ne sont pas passées inaperçues. Ceci l'a conduit vers différents prix et créations de CD. Il a étudié auprès de Jan Michiels et Pierre-Laurent Aimard qui tous deux l'ont initié au monde de la musique contemporaine. Par ailleurs, Graham Johnson et Jozef de Beenhouwer l'ont guidé dans la spécificité qu'est l'accompagnement de chant. En outre, il a suivi des masterclasses auprès d'Alain Planès et Boyan Vodenitcharov.
 
Kim Van den Brempt faisai

Représentations passées

07/04/2012
Théâtre du Gymnase - 13001 Marseille

06/04/2012
Théâtre du Gymnase - 13001 Marseille

04/04/2012
Théâtre du Gymnase - 13001 Marseille

03/04/2012
Théâtre du Gymnase - 13001 Marseille

05/12/2010
Théâtre le Manège - 7000 Mons

04/12/2010
Théâtre le Manège - 7000 Mons

03/12/2010
Théâtre le Manège - 7000 Mons

08/07/2010
Carré des Arts - 7000 Mons

07/07/2010
Carré des Arts - 7000 Mons

06/07/2010
Carré des Arts - 7000 Mons

05/07/2010
Carré des Arts - 7000 Mons

24/06/2010
Le Festin - 03100 Montluçon

23/06/2010
Le Festin - 03100 Montluçon

Photos : Luc Van de Velde, Plonk & Replonk, Isabelle Françaix, Alain Fonteray, Agnès Mellon, Droits réservés. Télécharger les photos.